Porridge Radio est l'une des nouvelles voix les plus vitales de la musique alternative. En moins d'un an, le groupe est passé du statut de chouchou de l'underground DIY à celui de l'un des groupes les plus excitants du Royaume-Uni. Leur esprit acerbe, leur intensité lacérante et leur puissant mélange d'art-rock, d'indie-pop et de post-punk ne ressemblent à rien d'autre. Leur album Every Bad, sorti en 2020, a d'ailleurs été nominé pour le très convoité Mercury Music Prize.
Pour la chanteuse Dana Margolin, le batteur Sam Yardley, la claviériste Georgie Stott et la bassiste Maddie Ryall - qui se sont rencontrés dans la ville balnéaire de Brighton et ont formé Porridge Radio en 2014 - la reconnaissance mondiale a été longue à venir, après des années d'auto-édition et de réservations musicales de leurs propres tournées. Au cours de ces huit années, Dana a acquis la réputation d'être l'un des leaders de groupe les plus magnétiques qui soient, capable de « vous dévaster avec un ouragan émotionnel, puis de vous aveugler avec un moment d'humour doux-amer » (NME).
Mais si Every Bad a établi l'honnêteté de Dana, le troisième album de Porridge Radio atteint de nouveaux sommets. Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky est le son d'une personne d'une vingtaine d'années qui fait face à la déception de l'amour et de la vie, et qui cherche à savoir comment exister dans le monde, sans prétendre à aucune réponse. C'est aussi très accrocheur.
Le titre - qui s'inspire en partie d'un collage de la surréaliste britannique Eileen Agar - évoque « la joie, la peur et l'infini » de ces dernières années. L'écriture et l'interprétation de Dana sont plus confiantes, avec l'incisivité émotionnelle d'artistes comme Mitski, Sharon Van Etten et Big Thief. Bien qu'il soit plus doux et plus enjoué par endroits que la férocité du chalumeau d'Every Bad, il y a des moments de catharsis puissante, ceux qui se produisent lorsque vous laissez toute l'intensité d'une expérience s'emparer de vous.
Par endroits, cette crudité sans retenue est comparable à celle de groupes comme Deftones (leur métal panoramique est un élément clé de Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky) ou de l'emo américain, rehaussé par les instrumentaux ambitieux de Yardley. « Je n'arrêtais pas de dire que je voulais que tout soit “stadium-epic”, comme Coldplay », explique Dana.
Avec Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky, Porridge Radio a distillé sa myriade d'influences comme s'il s'agissait de son propre cadran : à la fois rêveur et intense, doux et tranchant, grand écran et pourtant totalement intime. Les gens disent à Dana que Every Bad les a aidés à surmonter leur diagnostic de cancer, leur rupture, leur isolement. Mais avec ce nouvel album, le groupe fait un pas en avant et s'élance vers un inconnu brillant et excitant.
